Le châtaigner

« A la fois arbre fruitier et arbre forestier le châtaignier est un être de tradition qui, au fil des ans, a su instaurer avec les hommes une affectueuse complicité. »

Robert Bourdu

Il y a les rois de la forêt (le chêne et le hêtre),  les sourciers (le peuplier et le saule) et un ami familier : le châtaignier. Il habite nos haies, nos forêts et nos lisières sur 4% de surface boisée française.

C’est l’arbre nourricier de l’automne (« À la saint Martin, la châtaigne et le vin nouveau » dit le proverbe). La France est la quatrième productrice pour ses fruits et dérivés : farine, marrons glacés, meubles, ruches et objets usuels comme les paniers).

Il est originaire de Transcaucasie, d’Arménie et de Perse. Les grecs le nomme : « Gland de Zeus » avant que les romains étendent sa culture et son usage  en Gaule en 50 avant Jésus Christ. La Castaneasativa est sur tous les fronts et au Moyen âge elle est développée à grande échelle et ce jusqu’au 17ème siècle, où le blé  et le pain devient aussi une nourriture de « pauvre » sauf pour la Bretagne qui revend le sien et cultive le sarrasin, plante qui pousse aussi sur des terrains difficiles.

Si les marronniers peuvent vivre très vieux, le record de longévité revient au châtaignier qui subsiste entre 500 et 1000 ans, avec une circonférence de tronc de 15m.

Le nôtre est très près du marronnier et très proches des autres arbres. Il serait peut être épargné par le lotissement. Il a 1m 40 de circonférence de tronc.

La futaie (ici présente) ne lui réussit guère car il ne peut y déployer sa majesté.  Contraint, il grimpe vers la lumière et ses fruits sont inaccessibles. Malgré cela, il présente avec panache, dans la frondaison,  ses feuilles à la lumière qui les traverse mettant en valeur ses fines dentelures, ses bogues en forme d’oursin et ce vert frais et pimpant qui lui est propre.